Imaginaire infini

Qu’il est bon de s’égarer dans le jardin pianistique de Maurice Ravel à l’heure où l’on célèbre son 150e anniversaire ! On y entre par le Concerto en sol, qui fait triple allégeance au Dieu Mozart, à Saint-Saëns
et au jazz, et on en sort par le Concerto pour la main gauche, poème pour piano aux couleurs plutôt sombres où le soliste est une voix de l’orchestre mais ne l’affronte pas. Le projet total n’était pas mince : renouveler la forme du concerto dans deux pièces opposées ou emprunter le versant nord et le versant sud d’une seule et même montagne pour parvenir à son sommet ! Deux oeuvres qui ne doivent pas nous faire oublier le sorcier de l’orchestre qu’était Ravel, à l’imaginaire musical infini, au style exubérant, cocasse et pince-sans-rire. Alexandre Tharaud, interprète si subtil de Ravel, sous la baguette du nouveau directeur musical de l’Opéra Orchestre Roderick Cox, voilà qui à n’en pas douter augure d’une soirée qui tutoiera les sommets.

Prélude au concert
19h, Le Corum

Au Programme