La musique
face à la guerre

« Et devant mes yeux, je vis passer la guerre dans toute sa splendeur » écrivait depuis sa prison Rosa Luxemburg, militante socialiste assassinée à Berlin en janvier 1919. Quelques années plus tard, le Berliner Requiem de Kurt Weill rendra hommage au combat, pacifiste, de cette femme révolutionnaire et écologiste avant l’heure. Ses écrits seront le fil rouge de notre concert lyrique Exils, le premier d’un nouveau cycle consacré aux compositeurs et compositrices des XX^e et XXI^e siècles contraints à quitter leur patrie.

Du puissant Berliner Requiem composé en 1928 par Kurt Weill, artiste juif d’origine allemande exilé aux États-Unis, à l’Ode à un rossignol du compositeur ukrainien contemporain Valentin Silvestrov ou encore la touchante page chorale Friede auf Erden (Paix sur Terre) de Schoenberg, ces œuvres traduisent en musique la tragédie des conflits, mais aussi l’espoir et la quête de paix.

Confiée à la jeune metteuse en scène britannique Mathilda du Tillieul McNicol, la mise en espace du spectacle s’inspire du travail de journalistes de guerre du monde entier et questionne la manière dont les sociétés éloignées de la guerre « consomment » les conflits au travers de récits médiatisés.

« C’est un rendez-vous que j’aimerais pouvoir provoquer chaque année. (…) Cela fait partie de nos missions de porter ces voix et ses expressions artistiques absolument extraordinaires »

Valérie Chevalier, directrice générale
Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie